Finale : Thanatos Kagekyôsei VS Tyll-biss Nass

L'arène était froide. Démunie de détails, elle se présentais sous la forme d'un cercle fermé entouré de gradins, dont l'intérieur n'était remplis que de tonnes de sables jaunes. Pas de vents, pas de pluie, rien. Un paysage représentatif d'un temps à l'arrêt.
Et, tout à coup, comme rompant la monotonie de la scène, un feuille de chêne tomba en virvoltant dans cette étendue de sable, tout droit venue du ciel que l'on pouvais appercevoir de l'arène à ciel ouvert. A ce moment là, et seulement maintenant, les deux créatures s'avancèrent. L'une, dont la première impression que l'on a d'elle est le néant, était plutôt grande, vêtue d'un long manteau de cuir noir, et surmontée d'une impressionnante tou...chevelure d'un blanc immaculé. Elle possedait un regard glacial, provenant de deux yeux gris persant. Un regard digne des légendaires juges des enfers...
L'autre, plus chetive, ne faisait pas peur. Cela d'ailleur provoqua des huées de la part des spectateurs assis dans les gradins. Elle ressemblait à un jeune garçon, aux simples cheveux bruns et à la queue de cheval. Des yeux tout de même profond grâce à leur couleur marrons. Vêtue d'une sorte de tunique simple et d'une cape rouge sang, cette créature si ne faisait décidemment pas peur du tout.
Mais son adversaire était Thanatos, l'un des grand juges noir, dont le charisme impressionnant le rendait connu de beaucoup de monde ayant eu la malchance de tomber sur lui. Il devait donc avoir la capacité de pouvoir rivaliser un minimum avec lui. Pourtant contrairement à son adversaire, lui, Tyll-biss, n'avait que peu de charisme, et, vivant dans le silence, n'était connu de personne.
Cette arène, et cela était prévu dès l'instant où les adversaires avaient été determiné pour ce combat, serait le théâtre d'évènement effroyables, dont la puissance se répercuterait probablement très loin dans le pays...

En face du haut piédestal surmonté d'une haute et large statue de bronze intégralement scupltée par des mains elfiques, se tenait la haute et impressionnante horloge de l'arène, qui, pour être encastrée dans une haute tour crénelée, bordée de bas-reliefs de vieille pierre semblant teniruniquement par magie, s'avançait une sombre et mystérieuse silhouette. Grande, calme et flegmatique, elle était reconnaissable à sa calme allure aristocratique, par ailleurs noble et posée, et aussi assurée que pouvait l'être celle d'un prédateur, froid et silencieux. Ses yeux gris, glaciaux, semblaient luir à travers l'obscurité de la nuit déclinante comme deux gemmes d'éther, deux gemmes aux lueurs dansantes presque spectrales.
Cette longue et noble silhouette au long manteau de ténèbres et à l'armure aussi noire que l'était la lame de son antique épée arcanique, cette calme et prestigieuse entité nocturne, à la longue chevelure blanche comme le voile mortel de la mort, cette infinie plénitude dans le charisme omniprésent et obscur, comme si l'être mystérieux qui s'avançait d'un pas silencieux vers Tyll-Biss n'était qu'une incarnation du plus profond néant, cette aura lacérante et ce regard perçant, qui, pour n'être pas écrasants, n'en étaient que plus présents... tout cela ne pouvait appartenir à un mortel. C'était bel et bien l'un des plus prestigieux seigneurs noirs des enfers, l'un des plus puissants et réputés nobles ténébreux ; l'un des cinq juges suprêmes des enfers ; Thanatos, terrible seigneur noir de la wyverne, si magnifiquement entouré d'une aura de suprêmatie, de commandement et de mystère.
Ainsi s'avançait le juge aux longs cheveux blancs, qui doucement voletaient dans le vent qui s'était levé, faisant tourbillonner autour de lui des feuilles de chênes et d'hêtres, jaunies par l'automne. Il s'arrêta à quelques mètres du jeune homme aux cheveux bruns coupés courts, et posa une main calme et ferme sur le pommeau de son épée longue, fine, comme dormant dans son fourreau scellé, lui-même arcanique et réellement ancien.
Un sourire calme et subtil vint agrémenter la pâle figure du juge des morts.

Lors d'un duel au sabre, c'est le plus fort qui gagne. La puissance d'un homme doit être moins mesurée à la vigueur du corps qu'à la force de l'âme. Pour cette raison, de notre duel sortira l'unique vainqueur, celui de nous deux qui aura eu la conviction et la détermination les plus fortes. Penses-tu me surpasser dans ces domaines ?

Fermant calmement les yeux, il ajouta d'un ton relativement éloquant.

Le duel est un moyen de communiquer. Le but ultime de tout affrontement est d'abord idéologique. Ce qu'il y a "au-delà du sabre", toi seul pourras le trouver pour-toi même. Que notre affrontement... soit celui de deux compagnons d'armes.

Les yeux froids du juge, semblant percer froidement la pensée de Tyll-Biss, comme le sondant en profondeur, semblaient en cet instant plus humain, et plus.. bienveilants ?

Tyll-biss ouvrit imperceptiblemet la bouche. Se retrouver devant une telle prestance, celle d'un juge des enfers, aussi froid que l'étendu vide du cosmos, était un fait unique. Lorsqu'il Pris la parole, Tyll-biss semblait déconcerté.

-Lors d'un duel au sabre, c'est le plus fort qui gagne. La puissance d'un homme doit être moins mesurée à la vigueur du corps qu'à la force de l'âme. Pour cette raison, de notre duel sortira l'unique vainqueur, celui de nous deux qui aura eu la conviction et la détermination les plus fortes. Penses-tu me surpasser dans ces domaines ?

Les convictions. Mais Thanatos n'en avait pas non plus face à lui. Ils n'avaient tous deux aucune raison de vouloir à tout prix tuer leur adversaire. Mais peut être suffisemment de raison de gagner le duel.

-Le duel est un moyen de communiquer. Le but ultime de tout affrontement est d'abord idéologique. Ce qu'il y a "au-delà du sabre", toi seul pourras le trouver pour-toi même. Que notre affrontement... soit celui de deux compagnons d'armes.

Tyll-biss sentit l'emotion envahir son être à l'annonce de ces mots. Un affrontement de deux compagnons d'armes...Tyll-biss sourit. Il était content. Très heureux de pouvoir mesurer sa force face à un être plus que digne d'être son adversaire.

-Très bien, seigneur Thanatos, pour les convictions, je crois que j'en ai plus que ce que vous pensez. Sachez, pour finir, que ce moment, est un immense honneur pour moi. Cela ne doit suremment pas être réciproque, mais ca me suffit. Je vais essayer de me montrer aussi digne que je le peut, face à vous.

Il prit ensuite fermement son sabre ancestral, le tira hors de son étui de cuir et le planta dans le sol, sans effet particulier. Il releva la tête vers le juge interrogatif, et dis simplement :

-En garde, très cher compagnon d'arme. Je suis prêt !

Que la finale tant attendue opposant le grand chasseur de ténèbres, le très grand et réputé champiesque Tyll-Biss et le noble juge des morts, le magnifique et impérieux Thanatos Kagekyôsei débute !
Qu'Alastor préside ce duel, que le juste vainque, que la lame impure soit enterrée. Bon courage à tous les deux.



Les saisons étaient passées, lentes et éternelles, effaçant par l'oubli et le repos les douleurs anciennes. La haine, elle, était restée bien présente dans le coeur des combattants, fragile et fugace, mais aussi aisément enflammable qu'un brandon au milieu des herbes sèches. Une haine terrible, meurtrière ; une haine si ardente qu'il suffisait d'un rien pour changer cette minuscule flamme aux lueurs faiblardes en un brasier destructeur et incontrôlable...

Les années étaient passées, et ni le temps ni la paix n'avaient pu calmer cette ardeur flamboyante qui possédait les âmes des ennemis d'autrefois. L'aube pointait à peine, à cette heure, et la nuit mourante avait laissé la place à un horizon embrasé, aux lueurs rougeoyantes, présage funeste de quelque affrontement terrible et apocalyptique...

Ces guerriers se souvenaient, eux. Ces hommes aux idéaux de justice et aux armures étincelantes mettraient du temps à oublier les chimères que renfermaient les ténèbres lorsque, encore tremblants, les derniers rayons de la Lune blafarde venaient parfois les éveiller, en ces nuits sans espoirs où le doute et la peur viennent même étreindre le coeur des hommes entre les plus braves... Ils n'oublieraient pas, jamais, et garderaient en eux ce sentiment leur rappellant que tout être, même élu d'entre les dieux, ne vivrait pleinement son existence sans faillir. Ils se répétaient cela, et laissaient cette crainte mêlée de souffrance s'emparer de leurs coeurs en sachant encore que ce temps révolu n'était plus qu'un souvenir parmi tant d'autres...
Et maitenant les démons revenaient... à la tête desquels des nécromantiens, des seigneurs démoniaques, des liches menaient leurs troupes à la victoire.

Thanatos se souvenait, lui aussi. Tout comme Tyll-Biss, ce jeune homme si fier, car comment aurait-il pu l'oublier, lui, l'insupportable - et pourtant si fascinant - être mystérieux aux allures de seigneur et à la suffisance si arrogante et si sûre. C'était cela qui avait plus que tout irrité l'irrascible juge noir, c'était ce sentiment d'être examiné, pesé puis catalogué avec mépris dans le rayon adverse, une étiquette grosse comme le poing collée sur son front avec la mention "méchant" écrite en lettres clignotantes. Un toupet pareil, c'était un peu fort, quand même ! Après tout, le juge, c'était lui, et non cet empêcheur aux idées toutes faites qui surgissait de nulle part pour lui demander des comptes ! D'autant plus que, pour ce que le juge en savait, celui-ci n'était pas aussi angélique que le laissait présumer son apparence...

Leur puissance était incommensurable, et leur combat fut terrible. Des heures, des jours durant, ils ne cessèrent de voir leurs routes se croiser et se décroiser, et leurs destins s'entremêler à jamais sur les terres sombres et cendreuses du royaume souterrain. Superbes, ils s'affrontaient, semblables aux deux dragons rugissants dont l'affrontement avait ébranlé la terre des Maïkans sous le regard avisé et bienveillant du prévoyant dieu Baalk. Ils se déchainaient, mesurant leur courage et leur habileté dans des attaques féroces qui déchiraient le ciel. Leurs auras jetaient des lueurs flamboyantes tandis qu'ils se défiaient avec fureur et impétuosité et, lorsqu'ils s'élançaient à nouveau dans les cieux grondants, aucune force en ce monde ne semblait pouvoir les séparer.
Quand, épuisés, ils s'envolèrent enfin vers un ultime assaut, la mort les surprit ensemble, et ils disparurent à l'unisson sans qu'on puisse les départager... Ce fut la vision de mort qui submergea l'âme du prestigieux juge noir en regardant son frère ennemi.

Mais ce temps révolu, la paix ayant passé, ils semblaient avoir refait surface. D'un côté, le jeune homme aux longs cheveux blancs, aux yeux gris perçants, dont le long manteau noir voletant au vent semblait danser la mort prochaine de ses adversaires, semblable par l'aspect et par la force au meurtrier oiseau des enfers, la wyverne. De l'autre, un jeune homme vêtu de vêtements amples, aux pupilles brunes, presque dorées, portant un sabre long de 90 cm, aux cheveux bruns et à l'air aussi arrogant.

Le fougueux et impitoyable juge s'avança jusqu'au milieu du chemin, ses pupilles dilatées fouillant les environs à la recherche de leur proie. Tout son corps tremblait d'excitation, tendu et prêt à réagir à la moindre occasion. Enfin, il allait le retrouver, cet homme si hautain et si fier dans son armure aux éclats luminescents ! Il allait lui prouver en ce jour que lui, le puissant et coléreux Thanatos, était digne de plus d'estime que n'importe quel autre combattant sur cette terre...
Toisant avec une confiance exagérée l'exarque, l'entêté guerrier des Ténèbres laissa se libérer son aura en un ultime défi...

C'était un beau matin, une belle journée... Un jour parfait pour laisser se réveiller les fantômes que le passé gardait en mémoire, les ombres maudites qui avaient autrefois fait partie de leur histoire à tous et qui allaient s'incarner en cette rencontre entre deux hommes aimés des dieux que les éternels avaient décidés d'opposer. L'un avait la force et la rage des dragons, l'impétuosité du tigre et un peu de l'aspect du lion dans sa crinière et ses yeux aux pupilles d'or ; le Feu, la Terre étaient ses éléments. L'autre possédait le calme et la froideur des Mers éternelles ; ses emblêmes étaient l'Eau et le Vent, et ses cheveux aux reflets de ténèbres tombaient dans son dos en dansant au moindre geste, ombres diaphanes de ce mystérieux homme prétendu mercenaire, grâcieux et sublime combattant au passé tragique...

Te rappelles-tu de moi, Thanatos ?

C'est à voir... Commença Thanatos avec orgeuil. Voyons si les aptitudes du démi démon qui me fait face valent la force mythique du Jyûushiro d'autrefois.

Fuh... attends-toi à ta propre fin.

Je n'en attends pas moins de toi.

Il semblerait que le destin ait voulu faire ressurgir malgré moi des fantômes du passé... l'appel du combat est là... ne laissez pas vos armes faillir, ne fléchissez pas. Je vous rejoindrai dès que j'aurai fini.

Tyll-Biss sourit orgeuilleusement.

Tu dis ça avec une telle assurance... comme si tu pouvais me battre... je te trouve bien sûr de toi, Thanatos. Après tout ce temps, tu n'as pas changé. Toujours aussi imbus de ta petite personne.

Comme le sombre juge ne répondait pas, Tyll-Biss reprit :

Thanatos, je savais qu'un jour nos chemin se recroiseraient. La dernière fois tu jouais à domicile, mais maintenant, c'est moi qui ai l'avantage du terrain.
J'espère que tu as fait des progrès depuis la dernière fois, car sinon, le combat risque d'être rapide et de tourner en ma faveur. Et je serai plus que déçu, car depuis notre dernière rencontre, il ne s'est pas passé un jour sans que je pense à cette confrontation. Maintenant nous sommes de nouveaux face à face pour ce qui sera, je l'espère, le plus beau de mes combats.

Enfin, il était là... Il l'attendait, seul au milieu de la place proche de la porte principale, figé devant lui avec la beauté et la dignité d'une statue grecque. Tyll-Biss, à sa vue, sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Il avait tant cherché, tant attendu ce moment qui lui paraît maintenant effrayant et délicieux à la fois... Avançant lentement vers lui, le regard plongé dans ses pupilles grisâtres aux reflets éclatants, le chasseur de démons eut, une fois encore, la désagréable impression que cet homme aux yeux calmes pénètrait son esprit pour aller voir au plus profond de son âme.

* Mon coeur bat si vite... J'ai tant souhaité ce jour et, maintenant que je suis à nouveau devant lui, pourquoi est-ce que je ne peux pas bouger ? Non... Pourquoi est-ce que je ne veux pas bouger ? *

Ses yeux se fermèrent brièvement, et le guerrier obscur tenta de repérer dans le noir l'aura de son ennemi. Elle est si intense, si pure... Entourant la silhouette du fascinant mercenaire au rayonnement si intense, épée démoniaque qu'il portait luit doucement en chuchotant parfois un faible tintement de métal. L'autre n'osait lui non-plus faire un geste, tant il leur en coûterait à tous les deux de rompre cette rencontre au charme mortel. Deux âmes jumelles, semblables, s'élevant dans les premiers rayons de l'aube pour s'affronter avec vaillance et fureur...

Le chasseur de l'ombre nimbé de lumière continuait à l'observer, silencieux et altier, comme l'aigle nichant dans les plus hautes cimes et descendu parmis les fragiles hirondelles pour lancer un ultime défi à ce jeune guerrier sombre aux cheveux sable, ce dragon de la terre qui rugissait dans les profondeurs infernales en l'attente d'un guerrier qui eût la force de se mesurer à lui. C'est ce qu'ils étaient en ce jour, l'Aigle et le Dragon, et une nouvelle fois ils s'élèveraient dans les cieux illuminés avec toute la noblesse et l'impudence de ceux qui se savent au-dessus des lois de ce monde. Après tout, qu'importaient les autres ? Seuls comptaient ce juge à l'éclat insolent, et ce guerrier si longtemps enchaîné qui rêvait d'une fin aussi glorieuse que sublime... Car ce fauve aux pupilles enchassées d'or, ce seigneur aux habits d'obscurité et au coeur de tigre le savait bien, lui ; peu importait le gagnant. Tout ce qu'il cherchait, tout ce qu'il souhaitait si ardemment était de se mesurer à cet autre titan à la beauté surréelle afin que jamais, dans les siècles à venir, le monde n'oublie les deux dragons qui s'affrontèrent dans le ciel avec la rage et le courage des Héros...

Tyll-Biss, plongé trop profondément dans l'étude de son "jumeau" (au second degré) au noir symbole, laissa soudain lui échapper son casque qui rebondit sur le sol dans un bruit métallique. Auncun des deux ne bougea. A quoi bon ? L'espace et le temps n'existaient déjà plus, et rien de se qui peut se dérouler au dehors ne leur parvint.